Né en 1922, habitant au bord de la Loire, membre d’une famille partageant ses activités entre la vigne et les chevaux, Jacques Breyer connut une jeunesse proche de la nature, préférant la pêche sur le fleuve à des études secondaires chez les Jésuites que la guerre acheva de bousculer quelque peu… Parce qu’il s’est opposé au nazisme et a refusé le travail obligatoire, il a été déporté durant la seconde guerre mondiale près de deux ans dans différents camps de concentration, dont Buchenwald. Il en sortit avec plusieurs maladies graves, dont il conservera une fragilité dans sa vie durant. Ses faits de résistance  ont été reconnus par la France. Jacques Breyer était un homme positif qui aimait la vie. Authentique humaniste cultivant la qualité d’être, écrivain philosophe reconnu pour ses qualités de conférencier, Jacques Breyer mena une vie de recherche et d’expériences personnelles, axées sur l’élévation de la Conscience en l’homme. Les thèmes de ses recherches furent fondamentalement d'ordre métaphysique, ouvrant sur les enjeux de la survie spirituelle, et débouchant sur une philosophie pratique. Jacques Breyer était avant tout un homme libre, par la pensée et par les actes. Sa recherche fut toujours totalement indépendante, si bien qu’il se tint toujours à distance de quelque organisation que ce soit. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et d’une cinquantaine de conférences, s’inscrivant dans la ligne de pensée de grands philosophes et métaphysiciens, tels que : Platon, Aristote, Saint Thomas d’Aquin et de la scolastique, et tant d’autres encore d’Orient et d’Occident… Jacques Breyer est décédé en 1996. Dans son œuvre, le principe de liberté est fondamental. 

 

 

Albert Champeau a simplement vu le jour en pleine mer, au large des Baléares, une nuit noire de pleine tempête, tel un fœtus à la mer, né le plus empiriquement du monde, dans un abîme d’eau salée aux furieux gonflements. Puisqu’il faut bien vivre quelque part et mourir de quelque chose, il s’est établi un peu partout dans le monde, comme une diaspora allumée, et surtout, dans les îles, la tournée des grands-ducs : Long Island, Les Açores, Avallon, Lille, La Réunion, Rapa Nui, Calypso, Maurice, enfin L’Isle sur Tarn et Brescou… Il est actuellement en rade de Toulouse, milliardaire intérieurement, poursuivant l’école de la vie à BAC + 30. De Caraïbes en syllabes, il exercera toutes sortes de petits et grands métiers, galeriste, marchand de biens, éditeur, gentleman-farmer, directeur de palace, photographe, directeur de musée, enfin écrivain. Tout un programme atypique et prédestiné.

Nourri dès la mamelle par l’absurde, Albert Champeau fait partie de ces rares artistes littéraires qui, en bon ouvrier de la lettre, cisèlent ses phrases jusqu’à l’esthétique sonore et ses idées jusqu’à la farce exaltée, ne reculant devant aucun calembour lyrique ni autres divertissements stylistiques.

En fouillant dans ses affaires, l’évidence s’impose, Albert Champeau aime Mishima, Robert Crumb, Maître Eckhart, les abricots du Roussillon, la bouillabaisse et la vanille, Christian Bobin, Malcolm de Chazal, Fernando Pessoa, Cioran, Clovis Trouille, Philippe Starck et Andrée Putman, les très bons vins, la cuisine des anges, la chevalerie et ses attendus invisibles, le Cubisme, le Futurisme et l’Art déco, et bien sûr notre Dubout national.